Mot de la Présidente

Présentation

Je suis Gertrude FONDJA KETCHIEKMEN, de nationalité française, originaire du Cameroun et présidente fondatrice de l’Association ALACAM (Association de Lutte contre les Addictions au Cameroun).

Parcours professionnel

J’ai obtenu mon diplôme d’infirmière en 2011 à l’Institut de formation en soins infirmiers du centre hospitalier Franco-Britannique à Levallois-Perret. À l'issue de cette formation, j'ai été embauchée au sein d’un service spécialisé en hépatologie et alcoologie dans un hôpital en région Parisienne.

Ce poste m’a permis de découvrir les addictions et toutes les problématiques qui en découlent.

Les conduites addictives constituent un enjeu considérable de santé publique dans le monde. De nos jours, la société a évolué face à l’addiction, car nous sommes passés, après des décennies de jugement moral, de discours sur les substances, à une vision clinique et scientifique, qui est fondé sur les vulnérabilités des personnes, tant sur le plan biologique, que psychologique, social ou même spirituel.

Constat et création de l'association

Durant mes séjours au Cameroun, j’ai constaté une consommation d’alcool récurrente et quotidienne chez cette population. Ce constat m'a conduit à me questionner sur les comportements du public vis-à-vis de l’alcool, leurs modes de consommation, les risques pour la santé, l’impact sur la société...

Je me suis, également, interrogée sur les perceptions et les comportements des jeunes vis-à-vis des différentes substances addictives.

Dès lors, j’ai réalisé un état des lieux des consommations des produits psychoactifs au Cameroun notamment chez les jeunes. De surcroît, j’ai pris connaissance des données épidémiologiques du ministère de la Santé publique sur les consommations des produits psychoactifs par les jeunes et les chiffres m’ont alertée.

Aussi, j'ai réalisé une enquête sur les consommations des jeunes dans deux collèges de la capitale Yaoundé au cours de l’année 2017. Près de 75% des jeunes interrogés ont affirmé avoir déjà consommé une substance psychoactive.

Enfin, je me suis renseignée sur les différentes actions qui sont menées au Cameroun dans le cadre de la prévention contre la consommation des produits psychoactifs et la prise en charge des personnes ayant des problèmes d’addiction. À travers ces recherches, j’ai constaté que l’offre de soin est limitée sur l’ensemble du territoire.

Par ailleurs, j'ai pu relever que certaines actions en faveur de la lutte contre les addictions sont quelquefois engagées au sein de la société par des volontaires de façon individuelle ou collective. Cependant, ces derniers ne disposent, malheureusement, pas des compétences nécessaires en addictologie. Au Cameroun, les pathologies addictives sont encore traitées dans le champ des pathologies mentales. En effet, l’addictologie est une spécialité peu connue dans la société camerounaise.

À la suite des différentes investigations, j’ai décidé de créer l’Association ALACAM en mai 2017. Celle-ci a été déclarée à la préfecture au mois de mai 2018. De plus, dans le but de consolider les connaissances acquises dans ce domaine, durant les huit années d’expériences dans un service d’alcoologie, j'ai opté pour un diplôme d'études supérieures de niveau master axé sur la prise en charge de la problématique des addictions. J'ai obtenu ce diplôme en 2018 à l'université Paris 8.

Objectifs et actions de l’association ALACAM

L’objectif de l’association à court terme est de créer un espace d’accueil pour les jeunes et leurs proches qui sont confrontés aux problématiques d’addiction, et ensuite de créer à long terme, une structure de soins spécialisés en addictologie pour réaliser les sevrages.

L’Association agira, également, en faveur de la formation en addictologie des professionnels médicaux et paramédicaux au Cameroun, afin qu'ils acquièrent les compétences nécessaires, pour une meilleure prise en charge des personnes souffrant des problèmes d'addiction.

Il importe de souligner quel’Association compte des bénévoles très actifs au Cameroun. Les actions de sensibilisation se déroulent actuellement au sein des différents établissements scolaires de la capitale Yaoundé. Nous organisons, régulièrement,des campagnes de prévention et d’information au sein des collèges et des lycées avec le soutien des responsables et en partenariat avec les clubs santé des différentes structures.

Dans la continuité de mon projet, je suis rentrée en formation continue en Master en management des organisations sanitaires et sociales à l’université Sorbonne Paris Nord en novembre 2019.À l’issue de cette formation, j’obtiendrai un master 2 en octobre 2021.

L’objectif étant d’acquérir des compétences en management pour mener le projet de l’association sur le long terme.